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Inauguration Nouvelle Salle du Conseil – Samedi 23 Juin 2018

Très belle inauguration de la nouvelle salle du conseil dénommée :  » Sylvestre Airain, dit Le Jeune « .

 

Monsieur Paul BOUTET accompagné de Monsieur Guillaume CAILLOUX, suite à leur demande et approuvée lors d’un précédent Conseil Municipal, ont souhaité dénommé cette salle du nom du 1er Maire de Chissay ; voici leur discours pour expliquer qui était Sylvestre Airain, dit Le Jeune :

 » Tout d’abord, tous mes remerciements les plus sincères au conseil municipal d’avoir accepté de baptiser cette lumineuse salle du nom d’un jeune chisséen qui s’est donné corps et âme dans cette lutte pour l’instauration de la démocratie en France et plus particulièrement dans notre commune au moment de la Révolution de 1789. Merci également à Sébastien Foulon pour avoir offert cette plaque en pierre reconstituée.

Qui est Sylvestre Marcelin Airain dit Le Jeune ?

Il est né en 1761 dans une famille établie depuis à Chissay. Son grand-père, Silvain Airain était boulanger dans le village de 1769 à 1780 à l’emplacement de notre boulangerie actuelle. Puis, son père Sylvestre Airain était fermier général c’est à dire collecteur d’impôts pour le compte du Seigneur de Chissay, donc du Trésor Royal.

Le jeune Airain a vraisemblablement bénéficié d’une éducation sérieuse dans une institution religieuse de Touraine où il a appris les bases de la culture française mais aussi très certainement le latin et le grec, comme cela était souvent le cas.

Il épousera Marie-Françoise Lecomte de La Trétendière, noblesse tourangelle établie à Chaumont sur Loire et s’installe à Chissay en 1785. Le couple achètera ensuite La Closerie du Pavillon en 1788, motif de notre rapprochement entre Guillaume et moi-même.

Après un hiver 1788-1789 particulièrement glacial selon les annales de la météorologie, les rivières et les lacs étant recouverts d’une épaisse couche de glace pendant plusieurs semaines, ce qui a pour effet de provoquer une grave famine dans un royaume dont les caisses étaient vides. Début 1789, la convocation des Etats Généraux et des élections des Trois Ordres décidée par le Roi Louis XVI réveille le peuple français et notre Sylvestre Airain Le Jeune, alors âgé de 28 ans se lance dans la rédaction du cahier des doléances du village.

Désigné comme maire par l’autorité royale, Sylvestre Airain Le Jeune rédige ensuite une pétition début 1790 pour le maintien du rattachement de Chissay à l’Indre et Loire, et non au Loir et Cher, département nouvellement créé par les révolutionnaires. En vain, comme Saint Georges (ex. Albion sur Cher), cette démarche n’aboutira pas.

Août 1792, Chute de l’Ancien Régime remplacé par la 1ère République et l’instauration du suffrage universel pour toutes les élections des représentants du peuple dont celle de maire, à laquelle Sylvestre Airain Le Jeune se présente pour un mandat de 2 ans. Il sera réélu 3 fois de suite avec pour adjoints la même équipe composée de René Suzor, le curé, et de Louis Poictevin, notaire jusqu’en 1799, année du coup d’état de Bonaparte avec l’instauration du Consulat et la suppression du suffrage universel qui ne sera définitivement rétabli qu’après la chute du 2nd Empire en 1871 sauf entre 1848-1852 pendant la 2nde République.

Pour terminer, selon une étude graphologique que j’ai demandée, notre jeune Sylvestre Airain avait des prédispositions pour affronter durant 10 ans une période aussi agitée avec des situations difficiles à gérer. En effet, je cite  » il est un homme au caractère trempé, orgueilleux, attaché aux traditions et autoritaire. Il a un côté méfiant, il a besoin d’intervenir dans le concret, c’est un homme de la terre, il aime commander,c’est un homme de décision…. ».

Cette étude, disponible sur le site La Mémoire de Chissay met en évidence toute l’énergie et la passion de ce jeune homme pour la vie publique et sa relation avec autrui.

Mais le destin en décida autrement… Avec la disparition du suffrage universel en 1799, le jeune Sylvestre Airain à 38 ans disparu lui aussi.

Que l’exemple de cet homme au service de Chissay et de ses habitants serve d’exemple aux jeunes pour les générations à venir. »